Kate Cooper – Tolle legge: Conversion and storytelling in St Augustine – Metanoia Symposium 2024

EN

In his Varieties of Religious Experience, William James put forward an influential view of conversion as a decisive ‘crisis of self-surrender’, a turning-point whose importance was in its ‘explosive intensity’ (p. 173), its way of allowing the individual to cast off an unwanted sense of division within the self and to ‘quell the lower tendencies forever’. For James, the conversion of Augustine of Hippo, as he told the story in the Confessions, was the classic case of such a conversion.

More recent models of conversion have questioned this highly psychological view of conversion, with its sense of an acute watershed between a ‘before’ and an ‘after’. Drawing on fieldwork in the late twentieth century, the sociologists Rodney Stark and John Lofland have argued that conversion is neither primarily about a moment of liberation nor about an individual in isolation. Rather, they argue for conversion as a social process, in which individuals accommodate themselves to the values of a new affinity group.  

This paper will explore the conversion narrative in Book 8 of Augustine’s Confessions, suggesting that it is surprisingly suitable to a reading in relational rather than individualistic terms. For as he tells it in the Confessions, Augustine’s conversion is not only an individual matter. It also takes its place in a russion-doll structure of nested stories of conversion and transformation, involving other literate men in Milan such as his friends Alypius and Politicians, the philosopher Marius Victorinus, and Bishop Simplicianus, as well as heroes of the faith such as Saint Paul, Antony the Great, and of course, Augustine’s mother Monnica.

FR

Dans ses Variétés de l’expérience religieuse, William James a présenté une vision influente de la conversion comme une « crise d’abandon de soi » décisive, un tournant dont l’importance réside dans son « intensité explosive » (p. 173), sa façon de permettre à l’individu de se débarrasser d’un sentiment indésirable de division à l’intérieur de lui-même et d’« étouffer à jamais les tendances inférieures ». Pour James, la conversion d’Augustin d’Hippone, telle qu’il la raconte dans les Confessions, est le cas classique d’une telle conversion.

Des modèles de conversion plus récents ont remis en question cette vision hautement psychologique de la conversion, avec son sentiment d’une rupture brutale entre un « avant » et un « après ». S’appuyant sur des travaux de terrain effectués à la fin du XXe siècle, les sociologues Rodney Stark et John Lofland ont affirmé que la conversion ne concernait pas principalement un moment de libération ou un individu isolé. Ils affirment plutôt que la conversion est un processus social, dans lequel les individus s’adaptent aux valeurs d’un nouveau groupe d’affinité. 

Cet article explore le récit de la conversion dans le livre 8 des Confessions d’Augustin, suggérant qu’il se prête étonnamment bien à une lecture en termes relationnels plutôt qu’individualistes. En effet, comme il le raconte dans les Confessions, la conversion d’Augustin n’est pas seulement une affaire individuelle. Elle s’inscrit également dans une structure de russion-poupée d’histoires imbriquées de conversion et de transformation, impliquant d’autres hommes lettrés de Milan tels que ses amis Alypius et Politien, le philosophe Marius Victorinus et l’évêque Simplicianus, ainsi que des héros de la foi tels que saint Paul, Antoine le Grand et, bien sûr, la mère d’Augustin, Monnica.

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